Trente des plus grands investisseurs mondiaux représentant 5 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion ont convenu collectivement d’objectifs concrets de décarbonation de leurs portefeuilles en conformité avec le scénario de 1,5 °C du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour les cinq prochaines années.
L’AOA Net Zero a été initiée par Allianz, la Caisse des Dépôts, La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Folksam Group, PensionDanmark et SwissRe. s‘est agrandie avec l’adhésion d’Alecta, AMF, CalPERS, Nordea Life and Pension, Storebrand et Zurich qui se sont joints comme membres fondateurs. Puis avec Aviva, AXA, CNP Assurances, Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR), Generali, the Church of England, Munich Re, ERAFP, KENFO, Wespath, PFA pension, SCOR, MP Pension, Danica Pension, UN Joint Staff Pension Fund, le Fonds David Rockefeller, Cbus et BT Pension Scheme.
Les membres de l’AOA Net-Zero convoqués par l’ONU mettront en œuvre des réductions importantes des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’ordre de 16% à 29% d’ici 2025 à partir de 2019, dans un contexte d’augmentation probable des émissions mondiales au cours de la même période.
“Afin de permettre aux membres de s’acquitter de leur obligation fiduciaire de gérer les risques et d’atteindre les objectifs de rendement, cet engagement doit être intégré dans une approche ESG holistique, intégrant, mais sans s’y limiter, le changement climatique, et doit mettre l’accent sur les résultats de la réduction des émissions de GES dans l’économie réelle.”
Alliance – lors du Sommet des N.U. à New York le 23 September 2019
Publié semaine dernière, en vue d’une seconde consultation publique, le Protocole de fixation des objectifs à horizon 2025 (2025 Target Setting Protocol) présente des plans visant à ce découplage substantiel des émissions de GES des portefeuilles des investisseurs et de l’économie mondiale. Le Protocole est indispensable à la mise en œuvre de plans cohérents et complets pour réduire les émissions, accroître les investissements en harmonie avec la transition vers la neutralité carbone et renforcer l’influence sur les marchés et les politiques publiques.
Avec ce Protocole, les membres de l’Alliance envoient un signal très fort aux milliers d’entreprises qu’ils détiennent, en leur indiquant la nécessité de réductions drastiques des émissions. Ils travailleront avec celles qui sont volontaires pour adapter leurs modèles économiques, et ne souhaitent pas s’engager dans des opérations de désinvestissement. Le succès de leurs efforts exige des actions fortes des pouvoirs publics.
Au premier trimestre 2021, les membres de l’Alliance fixeront des objectifs pour leurs propres portefeuilles en partant de différents points de départ compte tenu du niveau actuel des émissions carbone de leurs portefeuilles. Plusieurs membres de l’Alliance définiront des objectifs importants de réduction, alors que d’autres, forts des progrès substantiels déjà accomplis par leurs portefeuilles sur la voie de la neutralité carbone, se fixeront des objectifs de réduction situés dans le bas de la fourchette ; par ailleurs, un objectif limité pour 2025 sera pour certains le reflet de contraintes géographiques ou politiques leur imposant de décarboner plus lentement les premières années.
Le Protocole a été élaboré pour permettre aux membres de l’Alliance d’utiliser une combinaison d’approches favorisant au mieux leurs stratégies spécifiques de décarbonation et d’engagement et tenant compte des différents niveaux de leurs émissions carbone à ce jour. Chaque membre est unique et en tant que tel peut, identifier des leviers propres à son institution pour accélérer la décarbonation. Les membres ont également différents périmètres et stratégies d’investissement, structures de gouvernance interne et niveaux d’exposition à certains secteurs fortement émetteurs
Ainsi, les membres de l’Alliance visent à se doter d’objectifs « transparents et uniques » adaptés à leur propre institution, mais pouvant aussi être agrégés, de manière à ce que les progrès des différents membres et ceux de l’Alliance dans son ensemble puissent faire l’objet d’un suivi et d’une communication transparente.
Les premières mesures en faveur des engagements de l’Alliance comprennent deux volets : faire évoluer les portefeuilles d’investissement vers la neutralité carbone d’ici 2050 ; et y parvenir en plaidant et en s’engageant pour la mise en œuvre par les entreprises, mais aussi par les pouvoirs publics, d’actions favorisant la transition des secteurs économiques vers le bas carbone en cohérence avec les données scientifiques et en considérant les impacts sociaux. La définition des trajectoires vers la neutralité carbone passe par la prise en compte des objectifs, mais également des conséquences, pour assurer une transition juste.
L’engagement auprès des entreprises détenues en portefeuille est un élément primordial pour garantir non seulement la transition vers la neutralité carbone des portefeuilles des membres de l’Alliance, mais également l’impact des actions de ces derniers sur l’économie réelle. Même s’il pourrait être facile de parvenir à la décarbonation des portefeuilles en cédant les investissements à forte intensité carbone, il est fortement douteux que ces mesures aient à elles seules un impact positif sur l’économie réelle. En outre, elles pourraient compromettre la capacité des membres de l’Alliance à mener des actions d’engagement auprès de ces entreprises pour obtenir des réductions dans l’économie réelle.
“Selon l’Emissions Gap Report de l’UNEP, chaque année de retard pris dans l’atteinte du pic d’émissions nécessitera des réductions plus importantes et plus rapides. Le Target Setting Protocol représente un progrès d’envergure mondiale dans l’atteinte des réductions d’émissions nécessaires par certains des principaux investisseurs au monde.”
Eric Usher, Responsable de l’UNEP FI
Bruno SERVANT, Directeur des Investissements de GENERALI FRANCE, a commenté l’engagement du Groupe GENERALI en faveur des investissements durables, à l’occasion de la publication du protocole de fixation des objectifs 2025 par la Net-Zero Asset Owner Alliance des Nations Unie :
“Avec 630 milliards d’euros d’actifs totaux gérés, Generaliest l’un des plus grands investisseurs institutionnels en Europe et peut apporter une contribution importante à la lutte contre le changement climatique en sélectionnant et en influençant les entreprises dans lesquelles nous investissons.
Notre politique charbon exige le désinvestissement des entreprises les plus exposées à la chaîne d’approvisionnement en charbon thermique (production d’électricité, exploitation minière…) dans nos portefeuilles d’assurance. Avec l’initiative NZ AOA, nous nous engageons à agir auprès des entreprises pour leur demander d’avoir une stratégie de sortie progressive du charbon, alignée sur l’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5°C au-dessus de celle de la période préindustrielle.
Les membres de l’AOA s’efforceront d’atteindre cet objectif, notamment en plaidant et en s’engageant pour une action des entreprises, de l’industrie et des politiques publiques en faveur d’une transition vers une économie bas carbone, s’appuyant sur des critères scientifiques et tenant compte des impacts sociaux associés. Cet engagement est pris en faisant l’hypothèse que les gouvernements respecteront leurs propres engagements afin de garantir la réalisation des objectifs de l’accord de Paris.
La gestion du changement climatique n’est pas seulement notre devoir envers l’environnement et les générations futures, elle fait également partie de notre devoir envers nos investisseurs et nos autres parties prenantes. Le changement climatique constitue un défi important pour les entreprises dans lesquelles nous investissons, confrontées à des risques physiques et de transition et qui peuvent voir leurs actifs perdre de la valeur (“stranded assets”).
L’impact sur l’économie réelle implique également d’investir dans des entreprises et activités qui proposent des solutions au changement climatique. Generali a défini un objectif d’investissement de 4,5 milliards d’euros entre 2018 et 2021 dans des investissements verts et durables.
En ce moment plus particulièrement, nous ne pouvons pas oublier le rôle important que les investissements verts et durables peuvent jouer dans la reprise post Covid-19. L’occasion de recréer une économie plus respectueuse de l’environnement et plus durable. »
Bruno SERVANT, Directeur des Investissements de GENERALI FRANCE
Le Target Setting Protocol pet être visionné ici.
Article: Joana Foglia – Source : PRI – Generali