Sept entreprises des secteurs du yachting et du maritime, toutes signataires du Pacte National pour la Transition Energétique étaient invitées à présenter, le 8 juin 2021 au Yacht Club, leurs actions phares.
À l’occasion de la Journée Mondiale de l’Océan qui s’est tenue mardi 8 juin, la Mission pour la Transition Énergétique (MTE) organisait une rencontre réunissant plusieurs entreprises engagées pour un yachting responsable en Principauté, et toutes signataires du Pacte National pour la Transition Energétique.
Ces dernières étaient invitées à présenter, au Yacht Club de Monaco, leurs actions-phares en termes de transition énergétique et de réduction des gaz à effet de serre. Comment se saisissent-elles des enjeux et quels sont leurs leviers d’action ? Comment luttent-elles contre les 2 types de pollutions générées : atmosphérique et sonore ? Plus globalement, comment réduire l’empreinte carbone du yachting et préserver nos océans ?
Le secteur du yachting, omniprésent à Monaco, est en pleine mutation. Les réglementations et la demande de la clientèle évoluent ; les acteurs, tous en mouvement, agissent de manière concrète. Concepteurs de bateaux, commandants, équipages, propriétaires, gérant d’infrastructures portuaires, tous s’engagent pour un yachting responsable en Principauté.
Les entreprises et initiatives présentées au Yacht Club par la MTE lors de la Journée Mondiale de l’Océan
« Monaco, Capitale du yachting, doit se positionner en port d’excellence » – Bernard D’Alessandri : Directeur Général du Yacht Club de Monaco
- Le Monaco Energy Boat Challenge se tiendra du 6 au 10 juillet 2021 et réunira 32 équipes dont 22 universités de tous horizons (Indonésie, Chine, Pérou, Dubaï, etc.) pour 350 participants à la course, dont plus de 200 étudiants.
- Les solutions énergétiques imaginées : l’utilisation de l’hydrogène, du heat recovery (récupération thermique), de panneaux solaires ou encore du vent.
- Dans ce contexte, une table ronde sur l’hydrogène se tiendra le vendredi 9 juillet à 10h, co-organisée par le YCM, la FPA2 et la MTE.
- Les bateaux thermiques pour les scolaires seront bientôt supprimés (utilisation de l’électrique).
- Le SEA (Superyacht Eco Association) Index évalue et mesure les émissions de CO2 (conception et utilisation) des super yachts (plus de 40m). Son objectif : évoluer au fil du temps pour devenir une norme globale fournissant une évaluation de l’impact énergétique des grands yachts en toute transparence
« L’innovation, portée par tous les acteurs, est au cœur de ce secteur » – François Richard : CEO de Lanéva Boats
Les bateaux Lanéva, 100% électriques (à propulsion électrique), sont fabriqués à partir de matériaux écosourcés. L’électrique répond à deux enjeux : réduire la pollution sonore et atmosphérique.
- Un service de navettes électriques va être mis en place avec les hôtels.
- Les infrastructures existantes et la disponibilité des prises électriques sur les quais permettent une recharge dans tous les ports de la Riviera
« La situation est urgente. Responsabilisation et sensibilisation sont indissociables et doivent être couplées à des actions concrètes » – Claire Ferandier-Sicard : Fondatrice d’Etyc
- Etyc propose des formations de coachings et audits au sein des bateaux.
- 1ère société qui accompagne les membres d’équipage dans la réduction de ses impacts et dans sa transition énergétique. Nouvelle manière de travailler à bord des yachts : il s’agit à la fois d’agir différemment et de s’adapter aux besoins des armateurs.
- Il faut agir sur tous les types de consommation du bateau (gasoil, énergie, eau) et réduire à la fois les achats et les déchets.
- Le scepticisme initial des équipages a laissé place à une grande fierté d’agir.
- Les résultats sont concrets : réduction de la consommation générale et réduction des déchets, particulièrement les déchets plastiques (chiffres officiels à la fin de l’été).
- L’accompagnement proposé est adapté et réévalué en permanence.
« La COVID a joué un rôle d’accélérateur mais l’initiative initiale était déjà entreprise. Le financement pour la construction de bateaux est devenu un véritable enjeu : certaines banques ont désormais des attentes fermes en termes d’écoresponsabilité » – Raphaël Sauleau : CEO de Fraser Yachts
- Fraser, qui a créé sa propre Green Team en interne, a été la 1ère entreprise du yachting à signer
le Pacte National.
- Elle propose à ses clients un classement des bateaux proposant des options « développement durable ».
- La Société travaille tout à la fois avec les propriétaires de yacht, les équipages, les commandants…
- Un guide interne, vivant et évolutif, est distribué aux équipages. Il propose 50 mesures, de la plus simple à la plus compliquée, pour agir en faveur de l’environnement (fréquence du nettoyage des cabines et du nettoyage des vêtements, où déposer l’ancre sans endommager les fonds marins, interdiction du plastique, etc.).
« Le Gouvernement Princier accompagne un certain nombre de mesures sur le plan technique et financier. C’est une démarche qui concerne à la fois les navires et les structures portuaires » – Armelle Roudaut-Lafon : Directrice des Affaires Maritimes
- Une Ordonnance Souveraine a été publiée, dès 2018, pour supprimer l’usage du fioul « lourd », à quai et au mouillage.
- Un projet de zone de mouillage écologique va être dédié à la grande plaisance.
- L’action de la Direction des Affaires Maritimes est à la fois nationale et internationale, au sein de l’OMI (Organisation Maritime Internationale).
« Pour ce qui concerne le yachting à Monaco, l’activité est importante. La sensibilisation au sujet des
réflexes environnementaux, pour être efficace, doit être permanente » – Olivier Lavagna : Directeur Général Adjoint de la Société d’Exploitation des Ports de Monaco (SEPM)
- La SEPM est Concessionnaires des 2 ports monégasques depuis 2006, elle est certifiée « Ports propres » depuis 2011, ISO 9001 et 14001 depuis 2018 et « Ports actifs » en biodiversité depuis fin 2020. Par ailleurs, la SEPM est sous contrat EGEO garantissant que toute l’électricité vendue est d’origine verte
- Depuis 2002 (et l’arrivée de la digue) : le nombre d’anneaux a doublé, la taille et la qualité des yachts accueillis ont augmenté, entrainant la mise en œuvre d’un plan de travaux sur les infrastructures sur le pourtour portuaire afin de fournir les puissances électriques adaptées aux yachts.
- Le calibrage et le dimensionnement des infrastructures et des installations sont primordiaux.
- Le bateau a pour obligation de se brancher et de couper ses générateurs, au risque de ne plus être le « bienvenu » dans le port.
« C’est l’adéquation des équipements et la sensibilisation, couplée à une transversalité entre les différents champs de compétence, qui font la différence » – David Gamba : Chargé de Prévention et Recyclage à la Société Monégasque d’Assainissement (SMA)
- Nettoiement, collecte, élimination des déchets : les interventions de la SMA sont ciblées et veillent à répondre à des besoins variés.
- La Direction des Affaires Maritimes a travaillé sur un « plan de réception des déchets » qui sera conforme à toutes les normes internationales de l’OMI. Le document a été validé la semaine dernière.
- Les chaînes de logistique sont primordiales : les installations doivent être adaptées aux besoins, répondre aux normes internationales (tri des déchets par exemple) et la sensibilisation doit être efficace.
- Trois camions sont utilisés pour le ramassage des déchets afin de s’assurer que la chaine de valeur du tri soit bien respectée. Une partie de la flotte de camions est électrique.
- Un outil numérique a été créé pour optimiser les collectes : les pesées permettent d’alerter en temps réel d’un dysfonctionnement et de maximiser les tournées.
- Un pic de production de déchets est manifeste sur certains évènements tels que le Grand Prix et le Yacht Show.
« Il faut relever le défi de mettre en place des systèmes de mouillages écoresponsables » – Julien Guesdon : Responsable Développement Commercial pour Catalano Shipping Services (Monaco)
- Les systèmes de mouillages éco-responsables que Catalano Shipping Services a expérimenté et géré permettent de ne pas abîmer les fonds marins, notamment les herbiers de Posidonie, véritable « poumon de la Méditerranée ».
- À Saint-Tropez, la Société projette de remettre en place la collecte des déchets directement auprès des navires, pour les amener vers des points de collectes à quai, avec traçabilité en filière adaptée, pour éviter tout type de déchets sauvages.
- Les ports étant parfois saturés, notamment avec un phénomène de saisonnalité, les yachts sont souvent contraints de rester au large et de jeter l’ancre, entraînant par là un problème écologique que l’on connaît désormais tous pour les fonds marins. Pédagogie, prescriptions et suivis sont les maîtres-mots
Source: Direction de la communication du Gouvernement Princier de la Principauté de Monaco