Selon la dernière étude de l’ONG Finance Watch, les 60 plus grandes banques mondiales auraient 1350 milliards de dollars d’expositions aux actifs liés aux combustibles fossiles, ce qui représentent près de 1.5% du total des actifs de ces banques.
Les superviseurs bancaires ont reconnu les risques croissants pour la stabilité financière résultant du changement climatique et mettent en garde contre les pertes dévastatrices possibles d’une transition désordonnée. Étant donné que les combustibles fossiles sont les principaux contributeurs à l’accélération du changement climatique et que de nombreux actifs associés à l’industrie des combustibles fossiles devront être abandonnés avant la fin de leur vie économique (actifs bloqués) pour réaliser la transition vers une économie neutre en carbone, les expositions des banques aux actifs liés aux énergies fossiles devient une priorité pour la réglementation prudentielle.
Finance Watch estime que les 60 plus grandes banques mondiales ont environ 1350 milliards de dollars d’expositions de crédit aux actifs liés aux combustibles fossiles. À l’heure actuelle, les risques liés au climat associés à ces actifs ne sont pas reflétés dans les règles de capital des banques pour s’assurer que les banques peuvent couvrir les pertes futures.
Actifs à risque
La pratique actuelle consistant à ne pas traiter les expositions aux combustibles fossiles des banques comme des actifs à risque plus élevé dans le cadre de Bâle non seulement encourage l’accumulation continue du risque prudentiel, mais constitue également une subvention effective des banques à l’industrie des combustibles fossiles d’environ 18 milliards de dollars par an.
Finance Watch recommande de renforcer la législation sur ces actifs à l’échelle mondiale en tant que mesure du capital du pilier 1 par l’application d’une pondération de risque de 150 % (la pondération de risque applicable aux actifs à haut risque dans le cadre de Bâle). Une possible première étape pour protéger les banques contre les pertes financières futures sur ces expositions.
L’ONG estime que pour les 60 banques échantillonnées, “cette mesure nécessiterait des fonds propres supplémentaires de l’ordre de 157,0 milliards de dollars à 210,2 milliards de dollars, ce qui équivaut en moyenne à environ trois à cinq mois de revenu net des banques en 2021”.
Les banques Françaises « devraient en moyenne mobiliser chacune 2,97 milliards d’euros de fonds propres supplémentaires, contre une moyenne de 2,69 milliards d’euros au niveau mondial ou de 1,36 milliard d’euros au niveau européen, afin d’appliquer un coefficient de risque plus élevé à leurs actifs fossiles », précise l’ONG environnementale.
« Compte tenu des bénéfices qu’elles ont dégagés en 2021, nous estimons que ces six banques françaises pourraient y parvenir en moyenne en 6,54 mois de bénéfices non distribués », ce qui permettrait aux banques de renforcer leurs fonds propres « sans réduction de la capacité de prêt , ce qui est important dans le contexte de la transition durable. »
Le rapport de Finance Watch est disponible ici.
énergies fossiles banques
Source: Finance Watch