Le Conseil fédéral de la Suisse s’adresse à la fondation WWF et au cabinet d’audit PwC afin de définir la feuille de route qui permettra d’aligner les stratégies des établissements financiers suisses avec les exigences de l’accord mondial sur le réchauffement climatique (Accord de Paris) et de la Convention sur la diversité biologique.
Fin juin 2020, le Conseil fédéral s’est donné pour objectif de faire de la Suisse une référence mondiale en matière de services financiers durables.
En effet, le pays compte accompagner ce projet de mesures concrètes et d’un calendrier effectif, qui auront des conséquences majeures pour l’ensemble des acteurs de la finance.
Actuellement, les flux financiers suisses concourent au réchauffement de la planète à hauteur de 4 à 6 degrés Celsius.
«Exploitation pétrolière, fracturation hydraulique, projets de pipeline; les établissements financiers suisses financent, investissent et assurent encore beaucoup trop d’activités néfastes pour le climat et la nature. En orientant davantage les fonds vers des activités durables, ils ont le pouvoir de modeler une économie qui préserve les fondements de notre vie au lieu de les menacer. (…) Ce qu’il nous faut, c’est un plan d’action concret qui conjugue intelligemment les mesures volontaires, les engagements et les réglementations »
Thomas Vellacott – Directeur Général WWF Suisse
L’association WWF et le cabinet d’audit PwC ont élaboré une nouvelle stratégie arrêtant la feuille de route possible de l’application du projet au secteur financier. Thomas Vellacott, directeur général du WWF Suisse, présentait cette semaine aux décideurs, la stratégie à adopter aux côtés d’Andreas Staubli, directeur général de PwC Suisse.
« À travers cette stratégie de qualité, nous montrons aux décideurs politiques suisses ainsi qu’aux acteurs du secteur financier ce qu’il est nécessaire de faire pour véritablement positionner la place financière suisse comme cheffe de file en matière de développement durable».
Andreas Staubli, Directeur Général PwC Suisse
Au plus tard en 2050, tous les flux financiers devront atteindre des émissions nettes nulles de gaz à effet de serre et contribuer au rétablissement de la biodiversité. Pour y parvenir, tous les nouveaux flux financiers devront être alignés sur cet objectif dès 2030, soit dans dix ans à peine.
La stratégie regroupe 40 mesures concrètes à mettre en œuvre au cours des dix prochaines années ; WWF et PWC envisagent dans un premier temps d’aligner les stratégies des établissements financiers suisses avec les exigences de l’accord mondial sur le réchauffement climatique (Accord de Paris) et de la Convention sur la diversité biologique.
Un cadre politique clair ainsi que des normes crédibles seront également définis afin d’assurer la transparence et la sécurité juridique nécessaires sur les marchés financiers.
Des efforts supplémentaires devront également être consentis au niveau de l’économie réelle pour rendre la place financière suisse plus résiliente et respectueuse de l’environnement. La réussite de cette transition requiert la mobilisation de tous les acteurs : établissements financiers, instances politiques, autorités de surveillance, entreprises, monde scientifique et société civile.
«Le COVID-19 nous a montré à quel point la nature peut bouleverser nos fondements politiques, économiques et sociaux. Nous devons agir maintenant pour éviter des conséquences encore plus désastreuses dues au réchauffement climatique. Car c’est ensemble, en unissant nos forces, que nous pourrons mettre le secteur financier suisse sur les rails de la durabilité».
Andreas Staubli.
Pour le directeur général de PwC Suisse, «il n’y a pas meilleur endroit que la Suisse pour engager un tel processus». Avec plus de 6200 milliards de francs gérés annuellement en Suisse, le pays porte une lourde responsabilité. Du reste, la Suisse peut se prévaloir d’une longue tradition en matière de finance durable, d’un marché innovant, de conditions-cadres avantageuses et d’excellentes universités.