Le WWF a présenté au WEF de Davos le «Biodiversity Risk Filter» (BRF) destiné à aider les entreprises et les instituts financiers à reconnaître les risques liés à la biodiversité dans leurs activités, leurs chaînes de création de valeur et leurs investissements, et à prendre des mesures adéquates.
risques biodiversité
Les racines de l’économie mondiale et de notre système financier sont profondément ancrées dans la nature. Selon les indications du WEF, plus de 50% du PIB mondial, soit près de 44 milliards de dollars américains, dépendent moyennement ou fortement de la nature et de ses prestations. En décembre 2022, plus de 330 entreprises et instituts financiers de 52 pays ont appelé les chefs de gouvernements du monde entier à obliger toutes les grandes entreprises et instituts financiers à évaluer et à publier leur impact sur la biodiversité et leurs dépendances vis-à-vis de celle-ci. Jusqu’à présent, il était toutefois très difficile de comprendre les risques et les chances liés à la biodiversité le long de la chaîne de création de valeur et à différents emplacements en suivant, pour cela, une approche scientifiquement fondée.
Une quantité inédite de données sur la biodiversité
Le nouveau «Biodiversity Risk Filter» (BRF) est un instrument permettant de définir des priorités quant aux thèmes et aux emplacements, en adoptant à cette fin la perspective de la nature et de l’économie. L’outil peut évaluer les risques naturels pour toutes les branches et dans tous les pays. Il s’agit d’un instrument gratuit, basé sur le web, qui vise à décoder les informations complexes relatives à la biodiversité et à livrer aux entreprises des indications utiles pour la prise de décisions.
Le BRF est fondé sur plus de 50 niveaux de données pertinents pour la biodiversité qui, ensemble, livrent une image complète des risques liés à la diversité biologique. En font partie des informations sur les espèces et les écosystèmes, les zones protégées et les principaux facteurs de stress pour la biodiversité, par exemple la déforestation, la destruction des habitats naturels, la pollution de l’environnement ou les changements d’affectation des sols pour l’agriculture. Les données ont été mises à disposition par de nombreuses instances (notamment WWF, IBAT, IUCN, UNEP-WCMC, ENCORE, RepRisk, FAO, Banque mondiale et NASA). Le BRF est la première plateforme intégrant un spectre de données aussi large destiné spécialement à l’analyse des risques en lien avec la biodiversité.
Étude de cas pour faciliter l’utilisation du BRF
Le guide méthodique développé en plus aide avant tout les instituts financiers à utiliser l’outil BRF. Il explique comment les instituts financiers peuvent utiliser les données à disposition pour comprendre les risques aux différents emplacements et dans la chaîne de livraison, et comment ils peuvent traiter les résultats pour obtenir une vue générale des menaces au niveau de l’entreprise et du portefeuille. Sur la base de ce guide, le WWF et Climate & Company ont, à titre de test, réalisé une étude de cas avec un portefeuille de placement représentatif des entreprises les mieux cotées en bourse. Les résultats montrent que la grande majorité des entreprises du portefeuille présentent un risque moyen à élevé en matière de biodiversité. L’étude de cas révèle aussi que les entreprises et les instituts financiers peuvent commencer, à l’aide de l’outil BBRF et du guide méthodique, à analyser et à identifier les risques concrets potentiels en lien avec la biodiversité et qu’ils peuvent ensuite définir les champs dans lesquels ils entendent agir en priorité.
Le «Biodiversity Risk Filter» du WWF arrive sur le marché à un moment où le consensus sur le fait que nous devons adapter l’économie et la société à un mode de vie respectant la nature se généralise.
La méthodologie du BRF de WWF est disponible sur l’adresse suivante: https://cdn.kettufy.io/prod-fra-1.kettufy.io/documents/riskfilter.org/BiodiversityRiskFilter_Methodology.pdf
risques biodiversité
Source: WWF